A propos des projets de programmes (cycles 3-4)
Communiqué de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) concernant les projets de programmes des cycles 3 et 4 remis à Madame la Ministre par le Président du Conseil Supérieur des Programmes (CSP), le vendredi 18 septembre 2015. [1]
L’APHG, attachée à des programmes ouverts et respectueux des élèves et des professeurs, a consulté les nouveaux projets de programmes des cycles 3 et 4 et prend acte du fait que le CSP ait revu sa copie.
Celui-ci a tenu compte de certaines propositions que l’APHG a fait valoir, suite aux remarques de ses milliers de membres, [2] en particulier sur le maintien de la chronologie, l’abandon des modules optionnels et la préservation de la liberté pédagogique pour les professeurs. De plus, à la grande satisfaction de l’APHG, le langage jargonnant a presque disparu rendant la lecture plus claire.
Cependant, hormis une formulation des programmes qui est porteuse de sens, l’APHG regrette plusieurs points :
- la densité des programmes conjuguée à la pauvreté de l’horaire met en exergue le recul du disciplinaire. L’APHG défend au contraire la place fondamentale des champs disciplinaires. Nos collègues veulent avoir le temps nécessaire pour travailler savoirs et apprentissages avec leurs élèves.
- la Ministre ne peut mettre en avant les EPI [3] comme réponse à ce recul horaire. La réforme est, nous semble-t-il, nettement plus politique que pédagogique. Les EPI ne peuvent être qu’en sus de l’horaire existant.
- le projet de mise en place à la rentrée 2016 des quatre niveaux simultanément doit être repensé : la mise en place des programmes doit être échelonnée pour éviter de dégrader les conditions de travail des classes et des professeurs. La liberté du professeur, grande innovation des programmes, doit être respectée. Seul ce dernier sait ce qui convient à ses élèves, aucune classe n’étant semblable à une autre.
Si l’APHG salue l’amélioration des programmes, elle conteste fondamentalement leur cadre général d’application.
L’APHG rappelle l’irritation et la lassitude de celles et ceux qui enseignent l’histoire et la géographie car :
- l’histoire est régulièrement prise en otage dans des polémiques qui dépassent largement le seul cadre éducatif. Ainsi, l’APHG refuse d’opposer histoire du monde et histoire de France, l’une et l’autre s’éclairant mutuellement.
- la géographie est souvent ignorée par ces polémiques, comme si elle n’existait pas et qu’elle n’était pas elle aussi porteuse de sens pour des jeunes de 11 à 15 ans à condition d’être concrète et adaptée.
Le Président Bruno BENOIT et le Bureau national de l’APHG
Paris, le 21 septembre 2015
Notes :
[1] Voir en ligne : http://www.education.gouv.fr/cid930...
[2] Voir les synthèses des Commissions pédagogiques et du Comité national en ligne : http://www.aphg.fr/L-APHG-et-les-pr... et nos interventions au Forum sur l’enseignement de l’Histoire, en juin. Consulter notamment la tribune de Bruno Benoit publiée dans L’Humanité, le vendredi 5 juin 2015 : http://www.aphg.fr/L-histoire-au-co... NDLR
[3] Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, NDLR